dimanche 10 février 2013

Trip #17 On dirait la Corée du Sud (1/5)


Welcome to Seoul! Après de longues semaines de maturation, ce petit reportage photo est près à sortir de son dossier, tel un bon kimchi. A la croisée des civilisations asiatiques majeures, la Corée du Sud s'est remise de la douloureuse séparation avec sa sœur du Nord - due à la Guerre Froide - pour figurer parmi les acteurs économiques mondiaux. Personne n'échappe à la domination outrancière de Samsung dans l'électronique grand public, pas plus qu'à la présence dans le secteur automobile de Hyundai (prononcez "Youne-dé" et non pas "youne-d'ail") ou de Kia, ni même de SK-II dans la cosmétique. Quel est donc ce pays qui a même contaminé les ondes radios et les dancefloors du monde entier avec sa musique PSY-chédélique ?


Ni très proche, ni très loin, Séoul est distante de 4,664km de Singapour, soit environ 6 heures de vol entre les deux villes. La Corée du Sud est située entre la puissante Chine, la Corée du Nord évidement et le Japon qui l'a même occupée de 1940 à 1945 (ils sont allés partout ces nippons !). A titre de comparaison, la Corée du Sud s'étant sur un territoire de plus de 100,000km² soit 6.5 fois moins grand que la France, avec une population de 50 millions d'habitants, chatouillant les 65 millions de français. A noter que plus de 10 millions de Coréens du Sud vivent à l'étranger. Dans les projections les plus folles, une réunification des deux pays formerait une Grande Corée de 220,000km² et de plus de 74 millions d'habitants.


Commençons par le commencement, nous sommes différents. Différents car nous n'utilisons pas le même alphabet, ce qui pose sérieusement problème notamment quand il s'agit de vouloir se déplacer. Autre caractéristique des Coréens : ils ne parlent pas anglais ! Je n'aurai plus à rougir quand j'entendrai les plaintes de collègues me disant que personne ne parle anglais en France : j'ai trouvé pire.


Arrivée sur Séoul sous un temps maussade, de la pluie et de la grisaille mais un mur coloré attira mon attention. Du Street-art, des graphs, des tags ! C'est fou comme on en vient à s'habituer à son environnement, au point de trouver les autres endroits "non conformes". Bon point pour les coréens.


Un temps gris, une petite pluie fine et constante, une grande église en brique : et si j'étais au Royaume-Uni et non pas en Corée ? La ressemblance est assez frappante à posteriori, même si les faciès m'ont rapidement ramené en Asie. Pour info, l’Église catholique est très puissante en Corée du Sud et progresse depuis de nombreuses années. Il y a une sorte de seconde vague de missionnaires, chargés de convertir les païens à la parole de Dieu - le seul et l'unique, le père de Jésus.


La ville est elle-même est immense et la première journée s'est passée dans un quartier dynamique et majoritairement composé d'étudiants du fait de la proximité avec les grandes universités. Rien d'impressionnant dans l'architecture, quelques surprises de style pour un pays asiatique mais dans l'ensemble de petits bâtiments avec pleins de bâtons et d'enseignes lumineuses dessus. Je ne peux m’empêcher d'essayer de ramener à ce que je connais ou à ce que j'ai déjà vu et à part quelques éléments communs (les mini-voitures de livraison, les utilitaires et autres boites à savon sur roues) tout semble nouveau mais...


... mais il y a un petit truc qui dérange. Vue de l'extérieur, la Corée du Sud est une puissance économique florissante, et le pays d'origine d'entreprises ayant fait leurs preuves en termes d'innovation et de modernité. Et il y a comme un décalage sur le terrain. Rien qu'à voir la complexité de ce croisement pour les piétons, on se dit qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pays.


C'est l'anarchie dans les infrastructures ! Le système électrique ressemble à celui d'Hanoï au Vietnam. Les fils électriques se battent en duel de part et d'autre de la rue, les trottoirs sont inexistants dans de nombreuse rues adjacentes, les écoulements des eaux sont chaotiques mais le pire provient des odeurs pestilentielles émanant des égouts. La ville s'est développée rapidement et son réseau d'évacuation des eaux n'a pas été enterré assez profondément, ce qui provoque ces odeurs intempestives. Autre déception pour la capitale, la saleté omniprésente. Les rues sont littéralement jonchées de déchets, et les mauvaises langues nord-coréennes prétendent qu'on peut les voir depuis la Tour Juche voisine.


Mais cela serait réducteur de parler de Séoul comme d'un dépotoir, la ville offre un tout autre visage comme sur le campus de Yonsei University, une des plus anciennes universités du pays. Particularité, c'est une université catholique privée, une sorte d'école de commerce en France pour le fonctionnement avec la laïcité en moins.


Le campus est grand et on remarque rapidement les similarités avec les campus américains, eux même inspirés de l'architecture anglaise. Tout se copie, tout se copie, tout se copie... C'est surprenant ce mélange des genres, mais pour les universités c'est très courant. Après l'occupation japonaise, les américains ont pris place en Corée du Sud, laissant comme dans beaucoup de pays, une marque indélébile. Ces campus en sont une illustration flagrante.


Pour boucler la boucle, voici l'amphithéâtre de Yonsei servant à accueillir les concours de pom-pom girls et autres célébrations à la gloire de l'école. Encore un exemple issu du modèle américain. Au passage, cet amphithéâtre est immense mais ne pourrait pas suffire à accueillir les soldats américains basés en Corée du Sud aujourd'hui et pour cause : ils sont 28,500 sous le nom d'USFK United States Forces Korea.


La Corée du Sud est aussi une grande place pour le shopping, comme de nombreuses capitales. Les malls gigantesques hébergent des centaines de magasins dans une ambiance feutrée, aseptisée et hautement climatisée évidement. Je pense que tant qu'on a pas quitté la France pour pouvoir les voir de ses propres yeux, c'est difficile à réaliser. C'est plus simple pour faire son shopping mais je trouve que tous les magasins / malls se ressemblent.


La ville est tout de même très agréable à vivre quand le soleil se mêle au jeu et il fait bon flâner dans les grandes allées piétonnes que Séoul peut offrir. 


Je préfère mille fois ce genre d'endroit ouvert avec une multitude de petits magasins que les grands malls impersonnels. Il y avait un côté art & déco dans ce petit complexe plutôt béton brute et verdure.


Avant l'occupation américaine après la seconde guerre mondiale, il y avait eu l'occupation japonaise et ces derniers on laissé des traces parmi lesquelles ces japoniaiseries de peluches Hello Kitty que les coréennes adorent. C'est un monde de Bisounours un petit peu, il y a de la lumière, de la couleurs, des peluches, des jeux partout.


Toujours dans le style américain, les grandes universités-'coles de commerce de Séoul s'affrontaient dans des joutes sportives ce week-end là. A cet effet, plusieurs grandes rues du quartier avaient été bouclées et transformées en rues piétonnes pour laisser les étudiants se trémousser sur des podiums et danser à la gloire de leurs écoles. Drapeaux, maillots et chants de vigueur pour supporter ses couleurs !


Dernière soirée avant de rentrer sur Singapour. La nuit de Séoul ne m'a pas livré tous ses secrets mais elle m'a déjà offert une belle palette de possibilités après seulement une fin de semaine. Suite au prochain numéro de la saga sur Séoul avec un post sur la visite d'une grande surface coréenne. Et pour finir en musique, on dirait "le Sud" de Nino Ferrer, et c'est bien lui.


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